Une rhinoplastie est réussie lorsque tous les défauts esthétiques du nez ont été corrigés (et bien sûr qu’aucun nouveau défaut n’a été créé). En effet, un nez sans défaut, ou quasiment sans défaut, éloigne le regard : on est attiré par les yeux de la personne, et non par son nez. À l’opposé, le moindre défaut résiduel sur le nez attire immédiatement l’attention et se voit souvent « comme le nez au milieu de la figure ».
De nombreux chirurgiens parlent de « rhinoplastie de pointe ». Je n’emploie pas ce terme, car dans mon expérience, il est rarissime d’avoir à modifier la pointe d’un nez sans devoir modifier le reste du nez. Il y a toujours un geste à effectuer sur le dorsum, sur les os, sur les cartilages du tiers moyen du nez, afin que l’ensemble soit réellement harmonieux. Parmi les plusieurs centaines de rhinoplasties que j’ai réalisées, les rhinoplasties de pointe se comptent sur les doigts d’une main !
Cela étant dit, l’amélioration de l’aspect de la pointe du nez est probablement la seconde demande la plus fréquente en rhinoplastie (après l’ablation d’une bosse sur le nez). Il s’agit souvent d’affiner une pointe ronde, large, bulbeuse, globuleuse. Il peut également s’agir :
de remonter une pointe tombante (suffisamment, mais surtout pas trop !) et d’empêcher la pointe de plonger au sourire en renforçant son soutien et en la stabilisant (ce qui empêche également la pointe de retomber avec le temps),
de corriger une columelle tombante (la columelle est la partie du nez comprise entre les deux narines, si elle est tombante elle doit être remontée sans bien sûr remonter l’ensemble de la pointe),
d’abaisser une pointe trop remontée,
de déprojeter une pointe trop projetée (et de corriger ainsi ce que les patients appellent parfois un nez « trop long » ou « trop grand »),
parfois de projeter une pointe un peu écrasée, qui manque de projection,
de corriger une pointe déviée d’un côté ou de l’autre,
Petite remarque qu’il est opportun de rappeler ici : une pointe affinée par une rhinoplastie bien effectuée a toujours un aspect très naturel, par contre, une pointe pincée n’est pas du tout naturelle : c’est une complication de la rhinoplastie. La rhinoplastie structurelle permet de donner aux cartilages de la pointe une forme idéale, ce qui est le garant d’un résultat le plus naturel et le plus harmonieux possible. La chirurgie de la pointe est plus ou moins complexe. Parfois, de simples techniques de sutures cartilagineuses permettront de donner aux cartilages alaires une forme idéale. Parfois, il sera nécessaire de réaliser une reconstruction complète des cartilages de la pointe. Dans tous les cas, on ne réalise plus jamais de résections excessives des cartilages de la pointe ni de volumineux greffons de pointe (en dehors de cas très particuliers), qui étaient autrefois à l’origine de déformations secondaires importantes (pointes pincées, trop remontées avec rétraction des ailes du nez et visibilité excessive des orifices narinaires sur la vue de face, visibilité d’un greffon de pointe, etc.).
Il est essentiel de savoir que la contribution de la peau à l’aspect de la pointe est majeure : lorsque des cartilages de la pointe de forme idéale sont recouverts par une peau plutôt fine, la pointe sera très jolie et parfaitement définie. D’un autre côté, lorsque des cartilages de la pointe de forme idéale sont recouverts par une peau plutôt épaisse, la pointe sera également jolie, mais forcément moins définie que dans la situation précédente. Le patient doit l’avoir parfaitement compris et accepté avant d’envisager l’intervention. Enfin, l’œdème postopératoire disparaît en dernier au niveau de la pointe, dont l’aspect définitif ne sera pas obtenu avant de nombreux mois : 12 mois en cas de peau fine, et plutôt 12 à 18 mois en cas de peau épaisse.
Le Docteur Rani Makhoul, chirurgien esthétique à Paris, est spécialiste en chirurgie plastique, esthétique et reconstructrice. Il est inscrit à ce titre au Conseil départemental de Paris de l’Ordre des médecins sous le numéro 75/93940.