Comment nettoyer son nez après une rhinoplastie ? Comment enlever les croûtes dans le nez après une rhinoplastie ? Peut-on se moucher après une rhinoplastie ? Beaucoup de patients se posent ces questions, et appréhendent parfois les soins locaux après l’intervention. Cet article a été rédigé afin d’apporter une réponse simple et précise à toutes ces interrogations.
Les saignements postopératoires
Il est fréquent d’observer de petits saignements après une rhinoplastie, qui proviennent des cicatrices situées à l’intérieur du nez ainsi que des cicatrices sur la peau, au niveau de la columelle (partie du nez située entre les deux narines), et parfois à la base des narines lorsqu’un geste chirurgical a été réalisé afin de les rétrécir. Lorsque les consignes postopératoires sont bien respectées, et notamment lorsqu’un repos est observé (ne pas porter de charges lourdes, ne rien pousser ou tirer de lourd, ne faire aucun effort physique important, éviter de se pencher en avant mais s’accroupir à la place, etc.), ces saignements sont habituellement très modérés et disparaissent en 24 à 48 heures. Une petite compresse, appelée « mouchette », est placée sous le nez pour recueillir ces saignements.
Les saignements, ainsi que les autres sécrétions et suintements postopératoires, entraînent la formation de croûtes et de caillots qu’il est important de retirer de manière douce et atraumatique. Il est en effet déconseillé de tirer sur les croûtes pour plusieurs raisons : c’est douloureux, cela peut arracher des fils et des points de suture, et cela peut entraîner de nouveaux saignements.
Les pulvérisations nasales
Il est préférable de ramollir les croûtes à l’aide des sprays nasaux prescrits, notamment des sprays à l’eau de mer et des sprays huileux (d’autres sprays décongestionnants sont également prescrits, comme des sprays nasaux à base de corticostéroïdes ou d’agents vasoconstricteurs), puis de les évacuer par mouchage ainsi qu’en s’aidant d’un coton-tige avec un peu de vaseline à son extrémité.
Les pulvérisations nasales doivent être réalisées dès le lendemain de l’intervention, dans chaque narine, 3 fois par jour, de la manière suivante : être assis ou debout avec la tête en position neutre, agiter le flacon, insérer l’embout dans le nez en l’orientant vers l’arrière de la tête (ne pas laisser l’embout juste à l’entrée du nez, mais ne pas trop l’enfoncer non plus, environ 1 cm de profondeur), presser le flacon-pompe puis inspirer lentement par le nez.
Le mouchage
Il est ensuite possible de se moucher doucement pour évacuer les sécrétions, également dès le lendemain de l’intervention (cela ne pose aucun problème après une rhinoplastie ultrasonique et structurelle, car les os du nez sont stables et la structure cartilagineuse du nez a été considérablement renforcée), en s’aidant pour nettoyer les narines d’un coton-tige dont l’embout est recouvert de vaseline ou dans certains cas de Bactroban (il s’agit d’une pommade nasale antibiotique que je prescris parfois, notamment en cas de rhinoplastie secondaire, de rhinoplastie avec prélèvement de cartilage costal, ou en cas d’antécédent de portage de staphylocoque doré au niveau des gîtes bactériens). Je place parfois de petites attelles narinaires en plastique à l’intérieur du nez, qui ne posent aucun problème pour réaliser ces soins locaux.
Le nez se débouche alors très rapidement et le patient peut bien respirer par le nez quelques jours à peine après l’intervention, ce qui est très confortable. En effet, je ne place jamais de mèches à l’intérieur du nez, elles obstruent totalement les fosses nasales, ce qui est extrêmement inconfortable, et leur retrait est souvent douloureux. À l’ablation de l’attelle, une semaine après l’intervention, le patient respire déjà très bien si les soins locaux ont été correctement réalisés. Il est néanmoins conseillé de poursuivre les sprays à l’eau de mer et les sprays huileux pendant un mois.