C’est une question que se posent souvent les patients, qui craignent, à juste titre, de devoir se faire opérer une seconde fois. En réalité, plusieurs situations très différentes peuvent conduire à une réintervention chirurgicale.
Rôle du chirurgien
Le premier cas de figure, et le plus évident, est lorsque la chirurgie a été « mal réalisée ». C’est pourquoi il est essentiel de bien choisir son chirurgien. La rhinoplastie est en effet une spécialité à part entière, à laquelle tous les chirurgiens ne sont pas formés. Au-delà du bon contact nécessaire en consultation, il faut s’assurer que le chirurgien possède une expérience solide en rhinoplastie, que les simulations proposées nous conviennent parfaitement, et surtout, que le travail du chirurgien nous plaît (importance de regarder un maximum de photos avant-après de patients opérés).
Si une rhinoplastie secondaire est nécessaire, elle peut parfois être très simple si le chirurgien précédent a été conservateur et a préservé les structures anatomiques (exemple : rhinoplastie secondaire pour ablation d’une bosse qui a été laissée en place). Malheureusement, elle peut aussi être extrêmement compliquée si les structures et les tissus du nez ont été abîmés. Un prélèvement de cartilage costal est alors quasiment obligatoire pour reconstruire le nez.
Rôle de la technique chirurgicale
Parfois, la rhinoplastie initiale a été plutôt bien réalisée, mais avec des techniques chirurgicales un peu obsolètes.
La rhinoplastie ultrasonique, par exemple, permet un meilleur contrôle que les techniques traditionnelles pour toute la chirurgie osseuse du nez.
La rhinoplastie structurelle offre de meilleurs résultats fonctionnels que les techniques plus traditionnelles, c’est-à-dire qu’elle améliore et/ou préserve mieux la fonction respiratoire nasale. Le résultat esthétique est également meilleur et surtout pérenne. On évite, par exemple, la perte de projection de la pointe en postopératoire (pointe qui retombe et s’affaisse), ce qui peut survenir en rhinoplastie non structurelle. Il est important de rappeler que le nez opéré évolue pendant des années…
Rôle de la cicatrisation des tissus
Enfin, une retouche chirurgicale est parfois nécessaire malgré une rhinoplastie initiale bien réalisée. La cicatrisation des tissus est un processus complexe, et même si tout est mis en œuvre pour qu’elle se passe au mieux, des aléas peuvent survenir.
Lorsque la peau est très épaisse, l’œdème inflammatoire important peut évoluer vers la formation de tissu fibreux cicatriciel. Bien que les injections de corticoïdes retard soient très utiles, une retouche peut parfois être nécessaire. Cela est particulièrement vrai lorsque la peau est épaisse et que le nez a été réduit, car l’enveloppe cutanée pourrait avoir du mal à se rétracter et à s’adapter à la structure ostéo-cartilagineuse nasale plus petite.
Lorsqu’un prélèvement de cartilage costal est réalisé, on a quasi systématiquement affaire à un phénomène de torsion, variable selon les personnes (la torsion est plus importante chez les patients jeunes). Bien que tout soit fait au bloc opératoire pour contrer ce phénomène, lorsque la torsion initiale est très sévère, il peut arriver qu’un nez parfaitement droit en fin d’intervention devienne asymétrique pendant les premières semaines ou les premiers mois postopératoires. Une reprise est alors nécessaire.
Lorsque l’on corrige un nez très dévié, la « mémoire de forme » des os et/ou des cartilages peut conduire à la réapparition (heureusement partielle) de la déviation initiale. Pour lutter contre cela, des exercices postopératoires de compression nasale sont très utiles.
Enfin, lorsqu’on réalise une rhinoplastie secondaire (ou tertiaire, ou plus…) très complexe, que les tissus sont très abîmés, que les structures sont très altérées et que les défauts à corriger sont très importants, la probabilité de devoir réaliser une retouche est plus élevée que pour une rhinoplastie plus simple.
Dans les cas de figure que nous venons de citer, il s’agit plus d’une retouche chirurgicale – intervention bien plus simple et légère – que d’une nouvelle rhinoplastie.